Frémissement des agrégats cellulaires. Pendant mon séjour postdoctoral à l’Institut Curie, j’ai travaillé avec Françoise Brochard-Wyart sur la caractérisation mécanique des tissus et des tumeurs en présence de forces et d’écoulements. Nous avons utilisé des agrégats cellulaires comme système modèle pour l’étude in vitro d’un tissu. Avec Karine Guevorkian et d’autres, nous avons identifié et décrit une réponse contractile collective des agrégats cellulaires à la force, que nous avons appelée frémissement de l’agrégat.

Détachement et fracture des agrégats cellulaires. Pendant le stage de master M2 de Louise Bonnemay à l’Institut Curie, nous avons développé une expérience pour mesurer l’énergie de détachement d’un agrégat cellulaire d’un substrat décoré avec de la fibronectine, mimant ainsi l’adhésion cellule-matrice. L’expérience permettait également de mesurer l’énergie de fracture entre deux agrégats partiellement fusionnés, mimant ainsi l’adhésion intercellulaire par des cadhérines. Nous avons montré expérimentalement que ces énergies d’adhésion dépendent de la vitesse d’application de la force. Nous avons également développé un modèle théorique permettant d’interpréter les expériences par analogie avec la fracture dans les polymères.

Ecoulements interstitiels dans les tissus. En collaboration avec l’équipe de Marcos à l’université NTU du Singapour on combine microfluidique et agrégats cellulaires pour étudier les écoulements interstitiels à travers les tumeurs. Nous avons démontré que des pressions interstitielles correspondant à des conditions d’hypertension induisent la fracture de l’agrégat, ce qui pourrait se traduire par l’initiation d’une métastase. Ce sujet est étudié dans la thèse de Tran Duc Quang à NTU.